Histoire de la commune
Un peu d'histoire
Origines
Tréméven vient de l’ancien breton « treb » ( hameau ou village) et de St-Meven ou St-Méen (saint gallois du VIème siècle, disciple de St-Samson). Ce saint , fêté le 21 juin, est surtout connu pour sa fondation de l’abbaye de St-Jean-de-Gaël, à St-Méen-le-Grand, en Ille-et-Vilaine. On l’invoquait contre la gale des mains et les maladies de peau.
Tréméven est un démembrement de l’ancienne paroisse primitive de Pludual.
Dès 1198, Tréméven est mentionnée comme étant une paroisse de l’évêché de St-Brieuc. La baronnie de Coëtmen, dont elle dépendait, faisait partie du comté de Goëlo.
Durant la Révolution, la paroisse de Tréméven était rattaché au doyenné de Lanvollon. Tréméven élit sa première municipalité au début de 1790. Le nom est orthographié officiellement par arrêté des Consuls en date du 27 octobre 1801.
Les seigneurs de Coëtmen
Alain Bouchard disait : « Ceux de Coëtmen ont toujours été loyaux et vertueux chevaliers envers le duc ». Cette antique maison, dont le nom est à toutes les pages de l’histoire de Bretagne, ne figure cependant pas dans les recueils généalogiques.
Les Coëtmen (en français du bois de la terre) furent pourtant une famille illustre de Bretagne dont les membres ont joué, pendant longtemps, un rôle remarquable soit par les armes, soit dans les négociations, les traités et les ambassades.
Leurs armoiries sont “De gueules à neuf annelets (alias sept) annelets d’argent 3,3,3” avec la devise “Item, item” (en français de même, toujours de même)
Geslin de Coëtmen (1156-1231) ...
Considéré comme le fondateur du château de Coëtmen, en Tréméven, il est le fils puîné d’Henri d’Avaugour, comte de Penthièvre, et de Mathilde de Vendôme. Il eut en partage les terres qui formèrent la seigneurie de Coëtmen dont sa branche prit le nom. Vers 1180, il épouse l’héritière anonyme de Prigent de Tonquédec, et en prend alors le nom et les titres.
Ses descendants se nomment ensuite Vicomte de Coëtmen et de Tonquédec . Sénéchal de Goëlo, en 1220, Geslin devint tuteur de son neveu, Henri II de Penthièvre, baron d’Avaugour.
...et quelques membres de sa lignée
Rolland 1er ( 1230-ca 1307) et son fils Prigent : Ils ont accompagné le roi de france, Louis XI, et le duc de Bretagne, Jean 1er, lors de la 8e croisade, fin XIIIe siècle.
Rolland II (1230-ca 1319 ) : En 1346, il a commandé un des corps de l’armée de Charles Blois et assisté aux états de Dinan en 1352 . Six ans plus tard, il devient l’ambassadeur de Bretagne, auprès d’Edouard III d’Angleterre. Mais fidèle au parti Blois/Penthièvre, il est fait prisonnier à la bataille d’Auray, en 1364, bataille où périt Charles de Blois, un des deux prétendants à la couronne ducale
Roland III (ca 1345-ca1423 ) : Chevalier sous Duglesclin, il contribue, en 1379, au retour de Jean IV, réfugié en Angleterre. En 1381, il ratifie le traité de Guérande qui donne la reconnaissance de ses vassaux au duc Jean IV de Montfort. Puis se rangeant contre le duc, avec Olivier de Clisson, en 1934, il est obligé de capituler dans la Roche-Derrien, et voit saisir son chateau de Tonquédec. Rentré en grâce et devenu chambellan de Jean V, il prend parti contre les Penthièvre, en 1420.
Rolland IV (?-1453 ou 1463 ) : fils du précédent, il prend part à la ratification du traité de Troyes, entre le duc de Bretagne et le duc de Betford et au serment de 1437. Croisé en 1458, il défend l’ïle de Rhodes avec les Chevaliers de St-Jean de Jérusalem. Il meurt en croisade.
Jean II (?-1496) : Écuyer à la cour ducale en 1457, chambellan, membre du conseil et grand-maître d’hôtel, en 1471, il est capitaine de Guingamp, en 1484. A Ancenis, au nombre des conjurés contre Landais, le trésorier du duc François II, on lui confisque ses terres, héritages et seigneureries. Il rentre quand même en grâce et se fait remarquer, en 1487, lors de l’attaque du duché par l’armée française. En récompence de ses services, le duc érige la terre de Coëtmen en baronnie, le 7 septembre 1487 et lui fait droit de la châtellerie de Minibriac. Il est ambassadeur en France, en 1488 et en Angleterre, en 1491.
Son fils Louis étant mort mort sans héritier, la baronnie revient à sa fille aînée, Gilette, marié à Jean d’Acigné.
La baronnie des Coëtmen
S’étendant sur les paroisses de Tréméven, Lannebert, Goudelin et Lanloup, elle n’a pour terres propres ou en exploitation directe que le château et les terres contigues, d’une superficie d’environ 150 hectares. Ce qui en fait sa richesse, ce sont les droits et loyers, payés sur les cens, rentes louées et rentes au huitième denier, la foire annuelle de Lanloup, le marché hebdomadairz, les quatre foires annuelles de St-Jacques en Tréméven et les moulins arrentés sur le Leff.
Le baron de Coëtmen est fondateur ou co-fondateur des églises paroissiales de Tréméven, Goudelin, Lannebert et Lanloup mais aussi des chapelles de St-Jacques et St-Jean de Kermouster en Tréméven, de N-D de Liscorno et Ste-Catherine en Lannebert, de N-D de L’isle, St-David (ou St-Avit), Ste-Anne et Ste-Brigitte en Goudelin, de N-D de Kergrist en Le Faouët, de Kerdouannec en Gommenec’h et N-D de la Clarté, en Ploumanach.
Le seigneur de Coëtmen avait droit de justice sur ses paroisses. Il exerçait aussi le droit de rassembler tous les vassaux de la baronnie et de les armer, le jour de la foire, sous l’autorité de ses juges. L’exercice de sa juridiction, qui avait lieu à St-Jacques, dans l’auditoire attenant la chapelle, s’est déplacé, à Lanvollon, au VIIIe siècle.